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31 octobre 2005
Cent thalers
Emmanuel Kant in Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale ch. III, 4e section
Pianoté par Anabates in Au fil des pages | Permalink
Commentaires
Steiner a écrit sur Goethe les pages les plus éclairantes qui soient, à mon sens.
Si le personnage est énigmatique, c’est qu’il invite à l’enquête !
Mais rassurez-vous : je ne songe à rien d’autre qu’à vous recommander du bout des doigts La Philosophie de la liberté, ce pur livre de philosophie (ou ce livre de pure philosophie, qu’importe), écrit par Steiner dans sa jeunesse et ouvrage à mon sens majeur dans l’économie de la pensée de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. Je me souviens l’avoir lu sans prévention, alors que j’ignorais tout de son auteur. Ce fut un moment homérique : entre stupeur et enthousiasme ! Steiner, pas à pas, d’une manière qui n’est pas sans faire songer à la rigueur d’un Spinoza, la machinerie géométrique en moins, propose de penser la pensée avec une force d’élan qui laisse stupéfait.
Si je me permets de vous en parler, c’est que j’y ai spontanément songé en lisant les articles de votre blog, et particulièrement celui sur Kant et ses Thalers. D’avoir eu, quoi, le cran ?, le besoin ?, l’envie ?, de proposer à la lecture un extrait de la Critique de la raison pure, un extrait portant qui plus est sur la nature du concept, m’a réjoui, et m’a à nouveau fait songer à La Philosophie de la liberté. C’est tout ! Et voilà que vous proposez à présent les phrases fondatrices de la démarche scientifique moderne écrites par Galilée il y a près de 400 ans ! Décidément, votre blog m’épate.
Cordiales pensées.
Rédigé par : Philippe | 2 déc 2005 18:54:04
Approximatif peut-être, vif assurément ! J'en reste quasiment coi.
Pourquoi R. Steiner ? A cause de Goethe ? Personnage énigmatique, non ?
Rédigé par : Anabates | 1 déc 2005 15:33:23
Un écho fureteur aux cent Thalers réels et aux cent Thalers possibles de Kant.
La question qui, au fond, oriente nécessairement ce texte de Kant m’apparaît être la suivante : le concept préexiste-t-il au percept (à l’objet), ou ce dernier préexiste-t-il au concept ? Autrement dit : le concept de Thaler peut-il exister – ou plutôt être – sans que n’existe un Thaler réel – un objet « Thaler » ? Le « possible » du concept, tel que Kant le définit, ne serait-il pas un pouvoir A POSTERIORI ? Certes, en l’absence d’un Thaler réel, je peux penser le concept de Thaler qui semble ainsi prévaloir en potentiel sur l’existence d’un Thaler réel. Mais n’est-ce pas d’abord le Thaler réel qui a fait germer en moi le concept de Thaler ?
Qu’est-ce qu’un concept, sinon la possibilité que j’ai de DONNER SENS au réel. En l’absence d’un objet réel, comment pourrais-je a priori le penser puisqu’il n’existe pas, puisqu’il ne m’interroge pas sur son sens ?
Dès lors, la coïncidence du percept et du concept m’apparaît déterminée par le percept, et dire « quand je pense une chose, je n’ajoute rien à la chose » revient à dire un truisme.
Et encore : n’est-ce pas plutôt la chose qui, faisant naître en moi le concept qui lui correspond, ajoute en moi du sens ?
Le concept d’un objet et l’objet réel ne sont-ils pas une seule et même EXISTENCE qui se manifeste à moi simultanément de deux côtés, sous deux formes : par le percept, du côté de la réalité, comme objet, par le concept, du côté de la conscience, comme sens – cette existence affirmant ainsi à la fois son immanence ET sa transcendance ?
Vite écrit, sûrement approximatif, mais joie de pouvoir tisser ça et là le fil de vos pages.
Cordialement
PS. A propos, avez-vous lu La Philosophie de la liberté de Rudolf Steiner ? Compte tenu de ce que je lis sur votre blog, je crois que ne perdriez pas à y jeter un oeil.
Rédigé par : Philippe | 24 nov 2005 10:31:23
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